Madagascar n’est pas un pays facile à appréhender. Il faut du temps pour comprendre les coutumes des habitants de la Grande Ile. Les malgaches sont divisés en 18 ethnies qui comportent chacune autant d’habitudes et de particularités. Ils ne se laissent pas approcher facilement, entre peur de l’étranger, le Vasa, et sauvegarde des secrets ancestraux.
Le grand mérite du travail d’Arnaud autour du lac d’Alaotra est qu’il montre les locaux au plus près, les peignant dans leur grande diversité, les fixant dans leur précarité, leur débrouille et leur fragile existence.
Dans cette région du monde, la vie paysanne, qui est pourtant d’une extrême pauvreté, n’assombrit en rien l’attitude des malgaches dans leur quotidien. Les sourires restent lumineux, les corps montrent une solidité intacte et le moindre regard est installé sur les rails du futur. Bien qu’incertain, ce dernier reste en construction permanente. C’est d’ailleurs l’un des rares sujets sur lesquels les malgaches se rejoignent communément : tout est encore en devenir.
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Madagascar is not an easy country to grasp. Understanding the traditions of the inhabitants of “the Big Island” takes time. Malagasy people are divided into 18 ethnicities, each of them begin characterised by its own habits and peculiarities. One cannot get close to them easily, for fear of the foreigner (the “Vasa”) and for a need to keep ancestral secrecies safe.
Arnaud’s work around the Alaotra lake have the great merit to show locals from the inside. He depicts their vast diversity, placing them in the precariousness, the resourcefulness and the fragility of their existence.
Farmers’ life in this region of the world, even if extremely poor, does not darken much their every day’s life. Smiles stay bright, bodies show a strength still intact, and each and every eyesight is set upon the future. Even if very uncertain, the future is still in perpetual construction. This is one of the rare topics upon which Malagasy people all agree: everything is still in the making.