Do never forget that: if you open your eyes you will see some suprising things… Here just a few minute from my home in France, an industrial valley in the Alpes, their is an old mill where people still make oil such as our grand parents did or even before. The gestures are the same, skills from long ago, still alive. Remember Salgado’s work when you look at these pictures.
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For French speakers: Qu’on ne s’y trompe pas, cet endroit n’est pas un musée, on n’y vient pas pour voir comment on faisait l’huile de noix autrefois. On y travaille et on y fait de l’huile, pour la vendre ou pour la commande. A deux pas du gigantesque temple de la microélectronique de Crolles, quel contraste ! Il y fait sombre, et, à première vue c’est plutôt sale ; tout est recouvert d’une fine pellicule d’huile rendant ce qu’on touche glissant ou poisseux. L’odeur âcre des noix grillées emplit la petite pièce et par l’unique fenêtre entre un filet de lumière hésitant qui traverse les volutes de la lourde fumée. A l’intérieur deux ouvriers s’affairent avec des gestes précis et bien rodés. Ils se croisent dans ce réduit sans jamais se toucher, quelques mots échangés, chacun sait ce qu’il a à faire. La meule tourne à toute allure en écrasant les noix, quand d’un geste habile, sans arrêter la rotation, l’un des deux racle le fond du socle à l’aide d’une spatule en bois. L’autre, à la cuisson remue les noix pour égaliser, c’est chaud et ça brûle les doigts ! Des anciens passent pour porter des sacs de noix, bavarder un peu et repartir avec leur huile. Des fois on prend un verre, c’est bon et chaleureux. Ici on ne parle pas de rendement, on fait, comme on a toujours fait, on décortique, on broie, on cuit, on presse et c’est tout. Ces images sont des images de gens qui travaillent. Un homme et une femme, simplement au travail et qui répètent des gestes, fatigants, pour gagner leur vie. Combien de temps pourra-t-on encore fabriquer de l’huile ici, avant que tout ça ne devienne un souvenir ?