Ajar – Mickaël André

Ces images n’ont pas de temps, pas de lieux, je les vois comme de purs symboles de ces étranges portes entrouvertes depuis si longtemps, tout n’est pas encore clair, mais il est des ressentis qu’on ne questionne pas et dont les secrets ne se dévoilent que longtemps après être entré en soi.

Car c’est peut être cela dont il est question, entrer en soi.

Ces images ont été faites avec divers appareils dont le choix dépend de l’humeur, de ma possibilité à les faire tenir dans une poche ou non, il y a pas mal de télémétrique des années 70 genre Canonet 17 ou 19, Olympus 35 RC ou Yashica Electro 35, du Ricoh GR1, un Voigtlander bessa R3A avec un sténopé monté sur un bouchon ou un 40 mm Rokkor, du Lomo LC-A, pas mal de Minox 35, GT ou GT-E…

Pour le film, principalement de l’Ilford HP5, plus rarement de la Tri-X ou de l’Ilford delta 3200, toujours développé dans du rodinal. Puis du tirages sur du RC multigrade.

These images have no time, no place, I see them as pure symbols of these strange ajar doors for so long, not everything is yet clear, but there are feelings that we do not question and whose secrets reveal themselves long after one has entered one self.

For this may very well be what we are talking about here, entering into our selves.

These images were made with various cameras whose choice depends on my mood, the possibility to have them fit in a pocket or not, there is quite a lot of 70’s telemetric cameras like the Canonet 17 or 19, the Olympus 35 RC or the Yashica Electro 35, Ricoh GR1, a Voigtlander bessa R3A with a pinhole made out of a lense cap or a 40 mm Rokkor, some Lomo LC-A, a lot of Minox 35, GT or GT-E…

For the film, it is mainly Ilford HP5, more rarely Tri-X or Ilford delta 3200, always developed in rodinal. Then the prints are made on multigrade RC.

Mickaël André a une approche photographique et un amour des images qui est sont très proches de celle de BOP, nous sommes ravis de présenter ici une partie de son travail.

Biographie :

Mickaël André est né en 1982 en région parisienne. Il y a vingt ans qu’il vit à Toulouse. En 2007, un article sur le sténopé aiguise sa curiosité et il se met à fabriquer de petits appareils photos en boîtes d’allumettes: les premières images prennent vie. Ses pérégrinations en Europe le poussent à ramener des clichés, toujours poétiques et très personnels.

Autodidacte, il s’essaie à différents exercices, mais sans cesse reviennent ces images vaporeuses. D’un bout à l’autre de la chaîne, il apprend avec cœur et un continuel étonnement comment accoucher de ses photos, sans concessions. Les grains d’argent sont des poussières de nuage, la matière d’une vie intime relative au temps qui passe et qui définira, tôt ou tard, le chemin.

L’âme de ces images ne le quitte pas et la pellicule reste son arme d’expression la plus ancrée, le plus viscéral, en lui offrant le temps… Sa photographie est introspective, elle fait le pont entre le réel et le passé, elle permet le rêve, accueille l’imprévu.
Et quelle que soit la route, d’aucuns n’oublieront qu’ « on ne va jamais aussi loin que lorsqu’on ne sait pas où on va ».